L’Exposition Michael Kenna à la Galerie Valid Foto de Barcelone est de belle qualité! Michel Kenna est de ces photographes qui me font aimer la photo ; au même titre et dans la même veine (un peu dans certaines photos…) que Alex Webb (en noir et blanc), Giacomelli, Ansel Adams, Bischof, Bill Brandt, Callahan, Sudek, Atget, Lartigue, ou Marc Riboud par exemple. Avec lui on comprend que la photo c’est aussi un art de préparation, de longueurs, de patience, de vide et de plein, de « zénitude »… fait de jeux de contrôles d’ouvertures, de pose très longues, de composition parfaite, d’un temps de révélation nécessaire celui-ci étant lié à la qualité de la reproduction. Kenna est un “voyageur photographe” comme les premiers photographes du XIXeme, hors de tout contexte cadastral ou de références temporelles. Le temps suspend son vol. La photo glisse dans les airs. Il est proche de la théorie orientale de l’art du paysage, où ce n’est pas le contemplateur qui se projette dans le paysage où lui donne sens puis se l’approprie, mais, dans un effet “double miroir”, c’est le paysage lui-même qui est mis en jeu, en position d’acteur actif et s’exprime aussi bien face au contemplateur, qu’à l’artiste. Dans cette expo composée de près de 40 pièces on voyage en Chine, au Japon, au Veneto, dans les Abruzzes, dans la baie du Mont-Saint-Michel, en Espagne… Le speach d’introduction par notre professeur Andreja Veluscek Pasamontes était passionné, très construit, très ancré dans l’art du paysage, tout autant que dans la filiation humaniste de la photo de Kenna. Un beau moment !