Pendant 100 jours j’ai été confiné à Barcelone. Chaque jour j’ai photographié mon intérieur, mon balcon, mes poubelles, ma cour intérieure, etc., le peu de vie que l’on nous autorisait à voir, à vivre. J’étais seul. Je n’ai rencontré que la pharmacienne et la caissière de l’épicerie : masquées, cachées derrière un plexiglass et moi à 2 m du comptoir.
Et chaque jour j’ai pensé et construit un poème : reflet d’un confinement qui ne fut pas des plus faciles.
Cosy mentale,
Intérieur reconstruit pour survivre.
Yucca dans un coin
Feuilles épées
Pour lutter contre le tout minéral.
Lumière du matin
Ombres pour donner corps
A la vie.
Énergie mystérieuse,
Intimité érigée pour subsister.
Gallet sur une table
Numéro peint
Année mythique ou nombre angélique,
Souvenir amical
Où la photo harmonisait
La vie.
Silhouette cachée de mes journées,
Routines dressées pour durer.
Travail en osier
Fruit de l’effort
Tension constante pour reconquérir
Le sel de l’homme.
Le soleil joue à colin-maillard
Comme ma mémoire.
Fer forgé en lisière
Balcon comme ultime étape avant le saut.
Objectifs alignés
Découverte du monde raturée
Par un virus malin
Images confinées.
Seuils les mots swinguent dans mon cœur
Oublions la mitraille…et poétisons !
Un jour comme tant d’autres
Mais pas si pareil que les autres,
La planète fait son remue-ménage !