Un des maîtres actuels de la photographie espagnole, @JuanManuelCastroPrieto, vient de publier aux @EdicionesAnómalas, en coédition avec la @FundaciónAntonioPérez, #DiputacióndeCuenca, un grand livre de poésie visuelle où il travaille sur ses grands thèmes : l’apparence, la logique et l’incongruité, le mystère, l’inquiétude, la beauté… L’édition est parfaite, très soignée, et fort poétique aussi.
Le titre est une invitation au voyage : « Sucedio entre los parpados » (« C’est arrivé entre les paupières »). Les paupières servent à clore les yeux. C’est ce que fait Castro Prieto : il ferme les yeux pour voir…et il voit ! Et alors tour devient clair ! Le regard n’est pas une fonction physiologique mais culturelle. Un voyage entre l’inné et l’acquis, entre le tangible et le sensible, entre l’émotion et la mémoire…
Comme toujours Juan Manuel Castro Pietro utilise la photographie pour révéler la réalité cachée derrière l’apparente logique du quotidien, derrière les ombres cachées de la reconnaissance directe. Il propose un onirisme mystérieux qui ressemble à celui proposé par la peinture de la fin du XIXème siècle. En faisant affleurer une lumière rasante sur les plis du linceul au beau drapé recouvrant le corps allongé dans la première photo du livre, il livre les clefs d’une porte ouvrant l’entrée d’un chemin pour que les âmes lectrices brisent leurs liens et s’évadent, puis s’immergent dans une mer inexplorée celle des souvenirs enfouis.
Prix national espagnol de photographie en 2015, il montre combien il y a de la créativité et de la poésie dans la belle photographie de la péninsule ibérique. Une photo que j’aime tellement !
« Sucedió entre dos párpados », Juan Manuel Castro Prieto, Texte by Antonio Ansón, EdicionesAnómalas, 2024, 80 pp, 30€
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