« Le rêve que j’aime, c’est la réalité… », disait Bernard Plossu dans un article récent, mais c’est un rêve quand même, une libre interprétation. Je me sens tellement proche de cette façon de méditer. Elle confirme ma devise. J’ai fait mienne cette réflexion de Bruce Springsteen : « Je n’affirme rien. Je ne confirme rien. Je vis juste avec ! » Car c’est cela l’art photographique ! L’image chahute la mémoire comme l’imaginaire : des formes, des flous, des ombres, des silhouettes, des peut-être, des sans-doute, des lignes, des constructions, des instants agrippés… suscitent une mémoire, plus qu’un document. C’est une réponse à Pessoa et son : « Je ne suis personne, personne. Je suis le personnage d’un roman qui reste à écrire, et je flotte, aérien, dispersé, sans avoir été, parmi les rêves d’un être qui n’a pas su m’achever » (Le livre de l’intranquillité).