Chacun est l’ombre de tous

Chacun est l’ombre de tous

Et si l’alphabet avait un autre ordre ? Et si les grands sujets du monde n’étaient pas ceux que l’on voit dans les médias ? Et si on ne regardait pas le monde d’un côté de l’atlantique comme de l’autre, ou au bord de l’océan indien ? Autant de questions que déjà chacun se posait en étant adolescent. Et si je réalisais mes rêves ? Et si l’Amour n’existait pas ? Et si j’étais totalement libre ? Et si, comme l’écrivait le poète Eluard : « Chacun est l’ombre de tous » ? Ce travail photographique à sept regards, repose sur un principe interactif simple : le mot-passerelle, la légende photo ; c’est un puzzle mélangé que chacun peut assembler comme bon lui semble, pour arriver à une figure du monde qui demeure toujours interrogatrice.  En un lien, évident ou non, avec l’image, la légende photographique permet de mette en évidence une narration, une interrogation, image par image. 

Alors, notre histoire chavire de la version supposée réelle à la version imaginaire. Les illustrations et le texte se transforment, guidés par les rêves, les sentiments, ou les associations. Nous ne devons évidemment pas chercher à extraire du sens informationnel visuel évident à une image perçue. Nous pouvons, si nous le voulons faire l’expérience de l’analogie qui peut se révéler être, dans certains cas, amplement supérieure à un processus analytique ou discursif. Mais là encore, le choix est libre ! On peut aussi embrouiller les mécanismes d’entrecroisements des rayons lumineux, des formes ou des couleurs, pour conduire jusqu’à l’abstraction. Dans tous les cas, cela offre une vision du monde, hyper réaliste ou disruptive, mais qu’importe ! Il s’agit de notre vision du monde, une conception iconique où le premier mot de notre série est « Poète » (poeta en espagnol, poet en anglais, poeta en italien, poeta en portugais).

Nous le « conjuguons » dans la vision qu’exprimait Paul Eluard : « Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré. » Cette reproduction de notre univers ne se termine jamais, comme la dernière image, prête à la renaissance du nouveau matin. Sa légende est volontairement floue : « Nublarse ». Elle peut signifier tant de choses : « nuageux, embrumé, se couvrir de nuages, noircir, foncer, changer vers le gris, fermer… » Il est vrai que l’image aurait pu être nommé « Poésie » … Comme l’écrivait encore Paul Eluard : « le regret est la plus belle ombre sur le cadran solaire. »  Ce travail du collectif VEO sous forme d’un ABC… devenu un PLA… est un murmure visuel dans la torpeur du monde. Il est transhumances et confluences, croisements et identités multiples ; il est poésie dans les parages des utopies du possible, le temps d’une rencontre visuelle en vingt-quatre photos.

Poeta
Luna

Atrapados

Karma
Golpe

Vacio

Caida

Ternura
Melancolia

Engañoso
Zaga
Factible

Juego

Yuxtaposición
Vanidoso
Hormiguero
Obediencia

Refulgencia
Delicado
Biosfera
Union
Imagen
Quiebra
Nublarse