Vingt petits carreaux gris
Un travail de VEO.Collective. Gagnant du concours Fest Fotograma Livre 2019 (Brésil)
LE COLLECTIF
VEO, collectif de photographes internationaux qui se sont rencontrés à Barcelone au moment de leurs études en photographie. Parmi les membres fondateurs/trices actuels du Collectif figurent des personnes de nationalités diverses : argentine, brésilienne, française, italienne, suisse … Ce sont des amateurs/trices et des passionnés/es de la photographie en général ayant un grand niveau en tant que photographes. Les principaux objectifs de ce groupe, réunissant des personnes venant de n différents horizons (architecture, histoire, beaux-arts, sciences, journalisme, langues, etc.) sont de promouvoir et de contribuer à une meilleure connaissance et au développement du monde dans tous ses aspects sociaux et culturels et sur la créativité humaine.
Le collectif VEO réalise diverses activités photographiques, reportages nationaux et internationaux, expositions collectives, soutien aux expositions de chacun des photographes du groupe, cours, conférences, ateliers, etc.
Les fondateurs/trices de VEO sont : Bruno Crocianelli, Flavio Edreira, Eleonora Ferri, Jean-Matthieu
Gosselin, Maria Munzi, Ullic Narducci et Nathalie Vigini. Collectif créé en octobre 2018.
Notons enfin que tous les auteurs/trices de VEO sont très actifs dans la communication de leur travail, de sorte que, à titre d’exemple, en 2018 ils ont exposé leurs oeuvres dans des festivals comme
Les Rencontres d’Arles en France (section off 2018 ou 2019), en passant par une exposition collective à la bibliothèque Agustí Centelles de Barcelone, à la Mutuo Gallery de Barcelone ou lors du FotoFever de Paris.
Sidney Lumet disait que « Réaliser un film, c’est comme assembler une mosaï-que. Chaque scène est un petit carreau ». Photographier le concept de diaspora, c’est la même chose.
En effet depuis les années 1950 le concept s’est petit à petit émancipé de sa connotation religieuse, puis libérer de sa charge négative de malheur, pour exprimer aujourd’hui la dispersion, l’absence de liens avec un État ou une nation d’origine, l’idée de communautés migrantes, ou celle de quêtes de liens identitaires loin du foyer… En un mot il est devenu un concept susceptible de recouvrir des réalités migratoires diverses. Il est la somme de petit carreaux éparses !
Plutôt que de dresser visuellement des typologies, nous avons tenté dans ce travail photographique de démêler les liens entre la réalité, les vraisemblances, les mythes, les connexions sociales, les ressentis. En vingt petits carreaux noir et blanc, de la racine primitive à la dispersion finale, en mêlant le réel, le symbolique et l’abstraction, une histoire se développe devant nous, celle de la recomposition de nouveaux modes « d’être ensemble » dans la dispersion, en construisant bien souvent des réponses positives aux situations d’exil, d’immigration, voire d’exclusion, où l’on trouve aussi bien la perte d’identité, la peur, le découragement, l’angoisse, le vide, la mort, mais aussi la solidarité, la renaissance et la rencontre d’un jour meilleur.
Comme une chanson de l’exil, avec ses vingt petit carreaux gris, objets esthétiques hybrides, on rencontre une imbrication d’enjeux identitaires, culturels et médiatiques. (Texte de JM Gosselin)